Aux abris ! Dark Mazy a branché sa nouvelle platine vinyle…. Et semé un joli foutoir en déballant ses vieilleries de légende. Sauras-tu répertorier les albums déversés ? Petit test visuel et musical, manière de lancer la rubrique disques de Rockenblog. Avec les Pixies par exemple.

Réponses
- Vous avez retrouvé 10 albums ou moins. Consultez d’urgence un ophtalmo.
- Entre 11 et 35 albums. Vous savez lire les pochettes et connaissez vos classiques. Mais quelques trésors enfouis vous auront échappé, genre « c’est qui déjà la fille avec les colombes, en bas à gauche ? ». Tais-toi et creuse !
- Entre 36 et 50 albums. Sans-faute ou presque. Vous avez retrouvé l’artiste, le titre de l’album, la date de sortie, le nom du label, de l’ingé son et de sa belle-sœur. Tout. Vous avez aussi saisi le petit clin d’œil à la scène de l’Ain. Vous avez même rajouté des galettes que le Dark avait zappées ! De quoi attaquer les chroniques sur de bonnes bases.
Pixies. « Beneath the eyrie ».
Résumé des saisons précédentes. Au mitan des années 80, les Pixies (traduisez : lutins) ont réenchanté le rock. Autour de Black Francis, leur massif central à eux, les farfadets de Boston ont développé une boulimie de musiques (punk, surf, pop, folk, western, métal…) qu’ils digéraient et régurgitaient dans un style unique et flamboyant. Black Francis avait un ego surdimensionné, mais pas d’égaux pour chroniquer le quotidien à travers de petites fables peuplées d’extra-terrestres et de créatures fantasmagoriques. Toujours sur la route, les Pixies composaient à la vitesse de la lumière des morceaux supersoniques qu’ils enregistraient à l’arrache.
Ce chaos ambiant a accouché de quatre albums définitifs : Surfer rosa & Come on pilgrim (1988), Doolittle (1989), Bossanova (1990) et Trompe-le-Monde (1991). Quatre comme les points cardinaux, un carré d’as que tout mélomane doit posséder dans sa manche, sous peine de s’interdire de parler de rock’n’roll jusqu’à l’extinction de l’espèce. Fin de la saison 1.
Pixies saison 2
La 2 redémarre en 2009 après une séparation de seize ans pour cause de fâcheries entre Black Francis, devenu Franck Black en solo, et les autres. Bof, bof. A l’image d’une Kim Deal de plus en plus larguée à la basse, l’ombre des Pixies enchaîne concerts bâclés et deux albums dispensables : Indy Cindy (2014) et Head Carrier (2016). La saison de trop ?

Beneath the Eyrie
Surprise. Sorti le 13 septembre, Beneath the Eyrie vous cueille d’entrée, comme au meilleur de Doolittle ou Bossanova. Ces mélodies gigognes et cette énergie prodigieuse, ces guitares surf & western, ces lignes de basse harponneuses (bonjour Paz Lenchantin, la remplaçante de Kim Deal), ces rythmiques en montagnes russes, ces riffs fulgurants et ces ballades sous la lune, souvent dans la même chanson (écoutez Silver Bullet, un must), ces histoires abracadabrantesques et ce bestiaire fantastique rempli d’humanité ? Les Pixies, bien sûr !
Sont-ils redevenus les Pixies pour de vrai ? Pas sûr. Aux trois quarts de l’album, disons après Los surfer muertos, Beneath the Eyrie donne l’impression de se répéter, sinon de s’essouffler. Comme si les magiciens dévoilaient leurs formules un peu éventées. Du coup, la deuxième écoute se fait plus critique, moins enthousiasmante.
N’empêche. Encore loin des splendeurs de la saison 1, même avec ses scories, ce septième épisode laisse encore sur place 90% de la production actuelle de rock alternatif.
Pixies. Beneath the Eyrie (Infectious Music). En concert (complet) le 20 octobre au Radiant de Caluire.