Co-organisateur et à l’affiche du Poul’Hard avec Messaline ce samedi 19 octobre à Montrevel, Eric Martelat présente la 11e édition et revient sur vingt ans de rock métal en terre de Bresse. Toujours les pieds dans la glaise et fier de l’être.
Un peu d’histoire. Le Poul’Hard ? Pourquoi ? Comment ?
Ce sera la 11e édition samedi. Titi (NDR : Collet, Bressan pur jus, chanteur de Salhem, groupe de hard rock vintage) l’a lancé en solo. Je l’ai rejoint après. On avait déjà fait quatre Beast in Bresse ensemble au début des années 2000. On continue.
Poul’Hard, Beast in Bresse… Au-delà des jeux de mot Vermot, vous revendiquez le métal du terroir ?
Tout à fait. Les pieds dans la glaise et fiers d’être Bressans !
Combien d’organisations de concerts ou de festivals compte votre association de malfaiteurs ?
Environ 25 en 20 ans. On a fait passer plus d’une centaine d’artistes.
Les plus marquants ?
Paul Di Anno (ex-chanteur d’Iron Maiden) en octobre 2010, Ange et Christian Decamps bien sûr, Renaud Hantson et Satan Joker pour moi. Titi te dira sûrement Shakin’ Street quand il a relancé le Poul’Hard. Pour nous, Trust l’an dernier à Ekinox marque la reconnaissance de vingt ans de boulot.
Votre coup de cœur ?
Malediction. Ils étaient tout minots au premier Beast in Bresse où ils avaient volé la vedette à Killers. On les a réinvités en tête d’affiche l’année d’après. Ils ont eu une carrière très courte. Le chanteur est mort d’une maladie rare à 27 ans. Ils ont brûlé les planches et sont devenus culte.
Comment se porte le métal français ?
Il reste assez undergound et marche par réseaux. On est beaucoup à faire de l’artisanat. Mais ce n’est pas si angélique que ça. Une entente comme celle de notre « association de malfaiteurs » comme tu dis est assez rare.
Il y a beaucoup de tribus qui s’ignorent, non ?
C’est vrai. Chacun sa chapelle. On essaie d’ouvrir. Mais on a parfois l’impression que les musiciens sont plus tolérants que le public !
Des nouvelles du Ragnard (*) ?
Non. L’inconvénient, c’est que le Ragnard a fait parler en mal du métal. Après, les Vikings ont repris leurs drakkars et filé sur le Suran. Les vrais Gaulois de Bresse, eux, sont restés !
(*) Festival de métal viking organisé en 2015 et 2016 à Simandre-sur-Suran. La troisième édition n’a jamais vu le jour. Annulée par l’organisation qui a disparu dans la nature avec les impayés.
Roule ma poule !
Le 11e Poul’hard déménage d’Attignat à Montrevel, dans une salle plus petite, plus facile à sonoriser et plus en adéquation avec la jauge escomptée de quelque 300 visiteurs. Cinq groupes à l’affiche.
En tête, les Lyonnais de Revenge. Ces vétérans du heavy arrosent leurs 25 ans d’âge. Cinq albums à leur actif et des premières parties glorieuses, comme celle d’Alice Cooper à l’Olympia et récemment à la salle 3000 de Lyon. Vus et appréciés devant Scorpions l’an dernier au Printemps de Pérouges. Ces gros fêtards n’ont pas voulu passer en dernier pour mieux profiter de la soirée !
C’est donc Rozenkreuz qui clôturera les hostilités dans un style metal-indus pas si loin de Rammstein, jusque dans l’outrance. Et ce n’est pas le chanteur carrément stratosphérique qui dira le contraire. En ouverture, confiance à Messaline (lire par ailleurs) et aux trasheurs lédoniens d’Obsession. Et à l’apéro, trinquer avec Black Eyes Crocodile. Le duo batterie/guitare fera monter la pression à l’happy hour de 18h00 à 19h00. Tout à un euro. Heureux ?
11e Poul’Hard de Bresse. Samedi 19 octobre, à partir de 18h00, halle de la Plaine Tonique de Montrevel-en-Bresse. Black Eyes Crocodile + Obsession + Messaline + Revenge + Rozenkreuz. 10 €, c’est cadeau.
Messaline à l’autel des possédés
Le Iron made in Bresse est désormais bien en place autour de Eric Martelat (chant), Mathieu Gilbert (guitare), Jaime Gonzalez (basse) et Alain Blanc (batterie), à ne pas confondre avec Alan White, feu le batteur de Yes. Le quatuor vient de rééditer chez Brennus en digipack et Suite Impériale, L’autel des possédés, un vinyle mi-live mi-studio sorti en novembre dernier pour le concert de Trust. Messaline bosse actuellement son cinquième album studio dans les locaux bienveillants de la Tannerie de Bourg. Inédit à découvrir samedi au Poul’Hard.