Les reporters photographes sont soumis à des conditions de plus en plus drastiques, pendant que les dingos du smartphone flashent à tour d’écrans. Une véritable pollution et une source d’embrouilles. Faudra-t-il interdire les portables en concert ? On y vient.

« On fait comment pour les photos ? C’est quoi les consignes ?» Questions rituelles du reporter photographe avant concert. Réponses variables. En règle générale : les trois premiers morceaux sans flash. Souvent : la totale, sans flash. Parfois : le rappel, sans flash. Jusque-là, normal. Si on peut déranger le moins possible…
Le gentil photographe et les smartphones sauvages
Sauf que de plus en plus, la boîte de production qui cocoone son artiste, pousse le bouchon de l’objectif un peu loin. Au nom du droit à l’image, elle peut exiger de visionner les photos pour validation avant publication. Il lui arrive aussi d’imposer des contrats léonins aux misérables paparazzi contraints d’abandonner leurs clichés à ladite production qui en dispose librement. Droit à l’image contre droits d’auteur. Ça se discute.
Ou plutôt, ça pourrait se discuter si le gentil photographe qui obtempère de l’obturateur, n’était pas entouré d’une horde de smartphones sauvages. Qui eux, captent photos et vidéos du début à la fin, avec ou sans flash, pour les diffuser dans la seconde sur les réseaux sociaux ! Et là, on fait comment ? Il est où le droit à l’image ?
Au vestiaire, les portables !
C’est injuste, insupportable et goujat. L’usage immodéré du portable en concert est une véritable pollution, lumineuse mais pas que. On assiste de plus en plus à de sévères embrouilles entre les frénétiques du numérique et les spectateurs lambda. Moi-même, pourtant d’un naturel doux et conciliant, j’avoue que l’envie de balancer dans la fosse l’appareil du type qui filme l’intégralité du set – bras tendus de préférence – m’a plusieurs fois démangé.
Pour éviter d’en arriver à de telles extrémités, artistes et régisseurs commencent à recadrer les dingos du smartphone. Quitte à l’interdire purement et simplement. Jack White par exemple, invite ses fans à laisser leurs doudous au vestiaire. « J’en ai marre de voir les gens le nez dans l’écran, au lieu d’écouter la musique ». Ben oui, y’a pas photo.