-M- à Bourg : Un peu, beaucoup… pas du tout

Seul en scène avec ses robots et ses guitares, Matthieu Chedid a offert un show bluffant aux 4600 spectateurs d’Ekinox, ce jeudi 21 novembre. Plus de deux heures de sons, lumières et vidéos. Ça fait peut-être un peu beaucoup pour éviter l’ennui.  
/Photo JJ PAUGET

4600 entrées ce jeudi 21 novembre au concert de -M-. Bourg-Ekinox n’affiche pas tout à fait complet, volontairement. C’est que ce coureur de stades a besoin d’espace pour installer son gros barnum du turfu et s’y mouvoir à sa guise.

/Photo Marc DAZY

A l’entrée, distribution générale de lunettes 3D en « M », façon « Pif Gadget » comme il le dit lui-même. Le genre de truc qui sert à rien, sauf sur la vidéo d’intro. Mais ça pose le look, l’ambiance, et puis ça laisse toujours un petit souvenir.

Performeur et Bisounours

Il est comme ça, Matthieu Chedid. Toujours plein de délicates attentions, à commencer pour sa famille : son frère Joseph (très gentil aussi) en première partie, sa grand-mère Andrée, sa fille Billie, comme la guitare rose qu’il a fait confectionner exprès pour elle, son petit dernier, sa compagne… -M- les aime comme il aime son public chéri.

/Photo Marc DAZY

Il descend lui rendre visite dans la fosse au volant d’un piano tournant, ou en guitariste sportif, fendant la foule du tranchant de sa Fender. Il invite son monde de Bisounours à danser sur scène et tend le micro aux enfants. De son débit mitraillette un rien agaçant, il leur parle tel un Jacques Martin (cité également) sous caféine. Pendant plus de deux heures, il se donne ainsi sans tricher, avec candeur et générosité.

/Photo JJ PAUGET

Guitar hero en roue libre

Et sinon ? Le spectacle, la musique ? Bluffant. -M- réussit la performance de jouer live sans musiciens, avec des robots et une monumentale machinerie. Le concert est un gros show sons et lumières et vidéos, millimétré au quart de poil pour laisser libre cours à ses improvisations.

/Photo JJ PAUGET

Qu’importe si l’on ne saisit pas un traître mot de textes guère plus utiles que les lunettes 3D. Le public reprend ses classiques (La vie est une machine à fric, Je dis aime, Onde sensuelle, Machistador…) et connaît par cœur les paroles du nouvel album Lettre infinie, de l’Alchimiste j’me foutiste au Grand petit con.

Photo JJ PAUGET

Son meilleur atout, c’est la guitare. Ce super guitar-hero a le «mojo» comme disent les bluesmen, cette magie qui fait sonner l’instrument. Il en use et en abuse lors de chorus, riffs et solos époustouflants. Quand il s’amuse à reprendre les vieilles scies d’Hendrix, ACDC ou des White Stripes, on le sent heureux comme un gamin et nous avec.

Le problème des enfants, c’est qu’ils ne savent pas s’arrêter. -M- en roue libre finit par mouliner les mêmes recettes à l’infini. D’où un concert étiré, sans relief, dont il ne reste pas grand-chose au final, sinon une vague impression d’ennui.

Dark Mazy

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