Suffragette City, Starman, Heroes… Dimanche 1er décembre à la Smac de Bourg, une dream team de « Spiders from Bresse » revisite l’œuvre de David Bowie en deux heures de spectacle «insane». « Jouissif » résume Julien, le batteur à l’origine du projet.
On ne l’imaginait pas à la cour du Thin White Duke, lui, Julien Clerc, vaillant soldat du rock à poil dur de l’Ain et alentours, entre autres premier tambour chez les Weedy Fellows, Easy Rider ou Wanted, et grand expert es-ACDC. « Au décès de Bowie (NDR : le 10 janvier 2016), j’ai écouté plein de ses titres. Je me suis rendu compte que je ne le connaissais pas. Et je suis tombé sur le cul. Comme ça envoyait !»
Si chamboulé le Juju qu’il se met à battre du David Bowie dans son coin. « J’en ai parlé à Mathieu (NDR : Gilbert, le guitariste métal tranchant de Messaline) qui lui aussi pensait faire un truc. Avec sa femme Agnès au chant, on a commencé à répéter le 3 mai 2017 ».
Le projet se dessine. « J’ai lâché l’affaire AC/DC et Wanted avec en clôture l’hommage à Malcolm Young le 12 mars 2018 à la Tannerie, 500 personnes dans la salle, une vingtaine de musiciens sur scène. Voilà. Ça, c’est fait. Maintenant, on peut passer à autre chose ».
Insane et inside
Le trio tisse sa toile et recrute ses Spiders from Bresse : Charlie, le bassiste de Mysterious Machine; Seb, le guitariste vélociraptor des Iguanes; Alexis, le clavier de Dat’s Game; Alexandre, le chanteur de Legend 59… Plus, un trio de profs de cuivres (sax, trombone, trompette) sur quelques morceaux. Que des pointures, des « lads insane » des types cinglés qui s’entendent comme larrons en foire. Nom de code : Inside Bowie, en référence à Outside du Maître, et parce qu’ils sont dedans jusqu’à l’os.
Beaucoup de respect, d’humilité et de plaisir
« Faut pas croire, on bosse comme des fous !» Jusqu’à dix sur scène, Inside Bowie revisite l’œuvre en deux heures et vingt-cinq pièces. « Le plus dur a été de choisir !» Suffragette City, Starman, Heroes… Défilent les classiques, mais aussi des titres moins connus tels que Hallo Spaceboy, Afraid, Black country rock ou Cactus piqué aux Pixies ! Tout ça dans l’esprit. « La cover, c’est un travail de comédien. Il faut se mettre dans la peau du musicien, en garder l’âme. C’est beaucoup de respect et d’humilité ».
De plaisir aussi. « On a répété avec les trois cuivres hier soir. C’était jouissif. On se prend une grande claque dans la gueule à chaque fois. Un pur régal ». Let’s dance !
Inside Bowie + M. Orange. Dimanche 1er décembre, 18h00, Tannerie de Bourg. 10 €.
M.Orange : la légèreté de l’extraterrestre
Il pourrait être le Major Tom de Space Oddity, un autre Starman perdu dans les étoiles. M.Orange reste cet extraterrestre de la chanson pop, toujours décalé, toujours en mouvement. « Mes projets sont des points d’étape ». Alors que l’époque est à la gravité dans le sens plombant du terme, lui prône « la nécessité à la légèreté. Un pas de recul, une remise en perspective. Ne pas plonger dans le marasme ambiant, être positif. On en a besoin. C’est plus profond qu’il n’y parait ».
Son point d’étape du jour se décline en formule solo avec machines et vidéos, et un peu de Bontempi en guise de clin d’œil. Dimanche, il proposera de nouvelles chansons dans la foulée du cinq-titres sorti au printemps dernier. Plus, une reprise ou deux de qui vous savez.
Bowie ? « Je l’ai beaucoup écouté à l’époque de Ziggy Stardust, plus trop après. Je l’ai redécouvert ces dernières années. Pour moi, c’est un héros qui reste une énigme d’une richesse et d’une musicalité incroyables. Il a toujours continué à se renouveler ». Toujours décalé, toujours en mouvement.