Benjamin Biolay publie Grand Prix, concept disque dédié au sport automobile. Le résultat est-il à la hauteur du buzz ? Oui et non, tant l’album alterne passages à vide et moments de grâce.
A moins d’avoir passé quatre mois confinés dans une cuve de déchets nucléaires, impossible d’ignorer que Benjamin Biolay vient de publier Grand Prix, album conceptuel dédié au sport automobile qui le passionne depuis tout petit. Sur ce disque soi-disant « électrique et rock », le lover caladois décline ses tourments sentimentaux. La plume est vive et élégante. Les compositions léchées témoignent d’un goût sûr pour la pop anglo-saxonne, et de son savoir-faire de musicien/arrangeur parmi les plus courus. Du beau, du bon, du Biolay, quoi.
Superbe en roue libre
Le résultat est-il à la hauteur du buzz ? Oui et non. Pour le virage rock, on repassera. Les critiques qui voient Grand Prix taillé dans le cuir noir d’Elvis, ou tout au moins des Strokes, devraient consulter d’urgence un otho(auto?)rhino. B.B reste un maître de la chanson électro-pop, des rythmes légers et métissés, dansants et mélancoliques à la fois. C’est sa griffe, plus que le riff. Il s’y tient ici encore, avec une finesse et une richesse mélodique « superbe ».
Ce qui n’empêche pas l’inconstance. Pour filer la métaphore automobile, on évitera quelques lignes droites trop balisées et trois/quatre titres (Papillon noir, Virtual Safety Car, Où est passée la tendresse, Souviens-toi l’été dernier …) qui tournent en roue libre. La moitié du nouvel album suscite ainsi un ennui poli.
L’intimité effleurée des trompe-la-mort
L’autre est aussi flamboyante que les trompe-la-mort de la Formule 1. L’imparable Comment est ta peine ? ouvre Grand Prix pied au plancher et entraîne dans son sillage un Visage pâle sous influence Daho. Parmi les arrêts au stand obligatoires, citons Comme une voiture volée pour sa ritournelle synthétique parfaitement additive, ou le piano-voix nostalgique de La roue tourne.
Le drapeau à damier tombe sur Interlagos (Saudade), ballade belle à pleurer où passe le fantôme d’Ayrton Seyna. C’est dans cette intimité effleurée que Benjamin Biolay touche au cœur. Rien que pour ces moments de grâce, Grand Prix est un grand album.
J’aime toujours pas !!!!!! Et le dernier Dylan ????
Impeccable ! Son meilleur depuis des lustres. Chronique tout bientôt je pense.