Astoria : un premier album nocturne, sombre et troublant

Astoria ou Astoяia, le quatuor de chanson-rock burgien publie Le noir et la nuit. Un cinq-titres à l’univers singulier, sur lequel planent les fantômes de Noir Désir et de Cortez the Killer.

Astoria. Groupe rock de Bourg-en-Bresse
Astoяia.Voyage au bout de la nuit/Photo Guillaume DELAGE

Astoria

Astoria, Oregon. La ville étrange des Goonies, film d’aventures pour ados, bancal et bankable de Richard Donner (1985).  « Il a marqué notre enfance. On n’a pas trouvé mieux comme référence !» s’excuse Thomas Le Gall, auteur-compositeur-guitariste d’Astoяia.

Astoяia

Avec un « R » à l’envers introuvable sur le clavier : quatuor de chanson-rock tout frais, tout neuf et sans prétentions de Bourg-en-Bresse et environs.

CV

Sur la photo de gauche à droite : Thomas Le Gall, Sylvain Eymery (chant), Laurent Costechareyre (basse), Guillaume Delage (batterie). Trentenaires. Musiciens autodidactes et amateurs.

Astoria, groupe de rock de Bourg-en-Bresse.
/Photo Sylvain EYMERY

Cortez the Killer

Chanson fondatrice de Neil Young et point d’ancrage du groupe. « Je composais dans mon cagibi » se souvient Thomas. Qui risque tout de même une session à la Tannerie de Bourg en 2014. Sylvain vient faire quelques photos, et s’essaie au micro sur une reprise de Cortez the Killer. « J’ai adoré chanter là-dessus ». Le duo laisse maturer pendant cinq ans avant d’y repenser et de fonder Astoяia.

Famille

Difficile de généaloger Astoria. « Beaucoup de folk pour moi » avance Thomas qui cite le triptyque Bashung, Murat, Thiéfaine parmi ses ascendants. Sylvain ajoute « le trip-hop de Massive et Tricky » pour le phrasé parlé et la grosse rythmique lancinante. Pour tous « ces gamins des années 90 », le trait d’union c’est Noir Désir. Plus le crépusculaire Des visages, des figures que les juvéniles Sombres héros de l’amer.

Le noir et la nuit

/Photo Mathilde GOURBEIX

L’album EP cinq-titres d’Astoяia sorti en juin.Thomas : « C’est ma fille qui a trouvé le titre. En l’écoutant, elle m’a dit : on dirait le noir et la nuit ». Bien vu.

La note de Rockenblog

Il faut du temps pour rentrer dans un album qui risque de vous glisser de l’oreille à la première écoute. Aucun titre fort ne ressort d’une production bien propre qui polit (police) les chansons, au risque de laisser l’auditeur en route.

En remettant un jeton dans le juke-box, on se laisse harponner par ces mélodies entre chien et loup ponctuées de gros orages électriques. Par ce jeu de guitare à la fois subtil et puissant, affirmé sans être bavard, sur lequel planent les fantômes de Noir Désir… et de Cortez the Killer. Souviens-toi Tostaky :  « Pendre les fantômes, Cortez !» La boucle est bouclée.

On aime aussi la rythmique efficace et le chant sans ostentation, au service de textes beaucoup plus énigmatiques que les tribulations des Goonies à Astoria. Le guide se maquille évoque le discours apprêté des manipulateurs de foules. Va, ces départs sans lendemain. L’ombre et la proie, le prédateur à l’affût. Dans le noir de la nuit, tous les fauves sont gris. En jouant de ces contrastes, Astoяia réussit à poser un univers singulier, sombre, fiévreux, troublant.

Et maintenant ?

« On était à la veille d’une tournée internationale, on avait plein de dates » rigole Thomas en citant le Café de la Tannerie, la Levée de Replonges ou les Triplettes d’Ambérieu-en-Bugey. « Le confinement a niqué notre carrière !» Ne pas se prendre au sérieux, jamais. N’empêche qu’on aimerait bien voir ce que ça donne sur scène, si les salles de concerts rouvrent un jour…

Astoяia. Le Noir et la Nuit. EP cinq-titres.

https://www.facebook.com/AstoriaRockBand/

Dark Mazy

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