Après la prévisible Zazie, les brûlots afro-latinos d’Angélique Kidjo ont enflammé le parc des oiseaux. Qu’il est bon de bouger son petit corps rouillé par six mois de confinement ! Chronique et galerie photos d’une soirée courte mais vibrante.
Alors, cette nouvelle scène ? Bien, bien. Bien mieux en tous cas que la riquiqui et raplaplate aire d’envol. Laquelle, comme son nom l’indique, est parfaite pour voir les zoziaux s’élancer à l’assaut des cieux, mais se révèle assez inopérante lorsqu’il s’agit d’apprécier des spectacles au ras des joncs. « Grâce » à la Covid, les Musicales du parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes, ont enfin trouvé une scène digne de leurs ambitions. Spacieuse, profonde, avec un ample coffre et une excellente visibilité en tous points. Tout cela sans perdre l’atmosphère qui fait le charme du lieu : ses étangs, sa verdure, ses canards, ses moustiques. Maintenant que le pli est pris, sûr que le festival reconduira ce site éphémère pour les années à venir.
Zazie, comme convenu
Cette semaine, nous y avons vu Zazie le mardi 1er septembre et Angélique Kidjo le lendemain. Joker pour la première, tant la variété sans aspérités de la distinguée Isabelle Marie-Anne de Truchis de Varennes (oui, c’est bien elle) n’est pas notre affaire. A son actif, un groupe solide mené par Edith Fambuena, guitariste des Valentins dans une autre vie, et productrice d’albums renommée, pour Zazie entre autres. En live, ça le fait grâce au punch de la chanteuse. Même si ses punch-lines tombent à plat, si sa voix est à la peine et que le gros son écrabouille toute nuance. Surtout, ses chansons formatées, prévisibles et interchangeables nous rentrent par une oreille et ressortent par l’autre, sans imprimer aucune émotion.
800 masques et des artistes à cœur ouvert
Rien à voir avec Angélique Kidjo. Beaucoup moins de monde que pour Zazie : 800 personnes masquées, invités compris, c’est relativement peu, dommage. Pour l’accompagner, un « hénaurme » trio basse/batterie/percussions, et un clavier qui remplace guitares et section de cuivres à lui tout seul.
Angélique Kidjo danse sur la braise
Dans la veine de son dernier album, Célia, la Franco-Béninoise donnait la version salsa de son récital. Enfin, « salsa »… c’est vite dit. Le groove so funky d’Angélique Kidjo pousse aux fesses ces rythmes afro-latinos chatoyants et sensuels. Elle est à la fois Mama Africa et fille d’Ipanema (A garota de Ipanema ), diva de Bahia et prêtresse vaudou dansant sur la braise.
/Photos Marc DAZY
Poing levé, elle chante des airs de liberté (Redemption song de Marley) en Espagnol, Yoruba, Anglais ou Français (Petite fleur, touchant) pour dire qu’avec leurs différences, les individus font partie d’une même humanité.
D’où son plaidoyer pour le port du maque. Masqués mais debout, on l’aurait bien écouté encore une heure ou deux. Qu’il est bon de bouger son corps rouillé par six mois de confinement !
Mais Angélique Kidjo est partie un peu vite après une heure et quart de concert et un rappel rapide. C’est le seul reproche que l’on puisse adresser à cette soirée vibrante.
A suivre…
Jean-Baptiste Guegan jeudi 3 septembre, Vitaa et Slimane vendredi, The Dire Straits Experience samedi, Ibrahim Maalouf dimanche… Les Musicales continuent jusqu’au 13 septembre au parc des oiseaux de Villars-les-Dombes. Lire Rockenblog : https://www.rockenblog.fr/2020/08/29/les-musicales-du-parc-des-oiseaux-maintenues-bec-et-ongles/
Réservations, contacts : http://musicales.parcdesoiseaux.com/ Aucune place ne sera vendue au guichet. Chaque billet de concert donne accès au parc pour toute la journée.