A partir d’une citation de Pablo Neruda reprise par Roselyne Bachelot (!), les gens du spectacle présentent Le printemps est inexorable. Mobilisation pour la réouverture des lieux culturels en ce week-end printanier et manifestif.
« Le printemps est inexorable ? Ben oui forcément !» répond Robert Bidochon avec son bon sens près de chez lui et une pointe d’ironie. « Encore un truc de cultureux si ça se trouve ».
Exact. Le printemps est inexorable est une citation de Pablo Neruda reprise en conférence de presse par l’hirondelle de la culture Roselyne Bachelot ! Une autre manière de dire – tant qu’on est dans la citation – qu’après la pluie vient le beau temps, et que s’il n’est pas question de se découvrir en avril, chacun pourrait faire (faire, faire) ce qu’il lui plait en mai. En clair, les lieux culturels réouvriront i-ne-xo-ra-blement. Quand, comment ? Ça, ni Pablo Neruda, et encore moins Roselyne Bachelot, n’en ont levé la langue.
« Le printemps qui refleurit fait transpirer le macadam ». HF.Thiéfaine
Avec une pointe d’ironie aussi, les gens du spectacle – ces mauvais esprits – ont repris la citation pour en faire leur cri de ralliement. Le printemps est inexorable rappelle que la saison est propice aux révolutions. « Le printemps qui refleurit fait transpirer le macadam » scandait Hubert-Félix Thiéfaine Un 22 Mai 1968.
Là, la contestation bourgeonne sur le ras-le-bol d’un secteur considéré comme quantité négligeable (traduisez « non essentiel » en langage ministériel) par un gouvernement qui le maintient fermé de l’Intérieur comme dirait Darmanin. Elle s’étend tel le rhizome au désappointement d’un public asséché par le désert aride qu’est devenue la vie culturelle. D’autant plus injuste que pendant ce confinement doublement masqué, « l’essentiel » (commerces, écoles, transports, religions…) continue.
En conséquence, Le printemps est inexorable demande la réouverture immédiate des lieux culturels et des espaces publics, ainsi que des mesures de soutien appropriées. Le week-end printanier des 20/21 mars verra éclore toute une brouette d’actions on ou off. Ces manifestations font écho aux occupations de lieux culturels qui se multiplient à l’échelon national depuis une quinzaine. Le mouvement touche désormais une soixantaine de salles, dont la Tannerie dans l’Ain. Même s’il est compliqué de fédérer, ce bouillonnement démontre que la culture est en train de lever. Et c’est inexorable.
Rassemblement officiel et action mystère à Bourg
Sous le vocable Le printemps est inexorable, les organisations professionnelles du spectacle SNSP (Syndicat national des scènes publiques) et SMA (Syndicat des musiques actuelles), soit respectivement le Théâtre et la Tannerie de Bourg-en-Bresse, ainsi que le collectif Action Culture Ain, appellent à un rassemblement le dimanche 21 mars, 15h00, place de la Comédie devant le Théâtre de Bourg. Samedi matin, une action mystère pourrait précéder la manif’ dominicale. Mais chut ! On ne vous a rien dit… https://www.facebook.com/actioncultureain/
Occuper, ou pas ?
Depuis samedi dernier, des intermittents du spectacle occupent la Tannerie de Bourg pour réclamer la réouverture des lieux culturels. Gestes barrières (gel, masque, distanciation…), réunions-débats, ravitaillement, tours de garde, actions à l’extérieur… Les « squatteurs » ont pris leur rythme. Reste à savoir combien de temps ça va, ou plutôt ça peut durer. « On est peu nombreux et ça risque de durer longtemps » a prévenu une intervenante à la réu de vendredi.
Une trentaine de participants s’y sont exprimés. Quel slogan proposer aux structures qui soutiennent le mouvement un peu mais pas trop ? Comment communiquer ? Faut-il, à l’instar des Gilets Jaunes, créer un logo identifiable ? Comment fédérer les lieux culturels ? Enseignement, santé, culture, même combat ? Surtout, est-il opportun d’occuper, ou pas ? Tendance : « On verra ce qu’on fait après le printemps »… Inexorable bien sûr.
Tribune solidaire à la Cave
La Cave à Musique de Mâcon se pose exactement les mêmes questions. Pour l’instant, la scène de musiques actuelles canal historique n’a pas rejoint le mouvement d’occupation mais le soutient activement. Ainsi, ce samedi 20 mars à 11h30, elle accueille les acteurs culturels du bassin mâconnais, et plus largement de Saône-et-Loire pour une tribune/conférence de presse. Au débat : la réouverture des lieux culturels et les revendications portées par Le Printemps est inexorable. https://www.cavazik.org/
Revermont : du stoner à fissurer le Mont-Myon
A la fin de la réunion, Revermont a donné un mini-set sur le parvis de la Tannerie. L’occasion d’écouter pour la première fois ce quatuor tout neuf formé par de vaillants boucaniers du rock du coin. Revermont balance du bon gros stoner à fissurer le Mont-Myon. Le micro du chanteur déconnait, dommage. Sinon, c’est du sérieux.
Mars Red Sky, ce vendredi en live streaming
Histoire d’offrir quand même un semblant de concerts à l’auditeur dépité, la Tannerie poursuit sa série Streaming Room. Donc, un live filmé préalablement et diffusé comme si vous y étiez. Ce vendredi, voici Mars Red Sky, excellent combo de heavy psychédélique, puissant, planant et néanmoins bordelais. Capté dans un cinéma de Bourg, ce soir 20h00 dans votre salon. Le lien : https://shotgun.live/events/292326/stream. Le prix : libre. L’ambiance : furieuse.