Mademoiselle K en intime au monastère de Brou, en live stream vendredi

Mademoiselle K dévoile son côté folk dans un concert acoustique capté dans le chœur de Brou. La Tannerie de Bourg propose de le découvrir en streaming ce vendredi 2 avril. En avant-première, Mademoiselle K parle du Bugey, des infirmières, d’un gentil CRS ou de la longueur de temps. Entretien royal avec une artiste humaine et cash.

Mademoiselle K au monastère de Brou
Violoncelle, guitare voix. Julia Pertuy, Mademoiselle K, duo inédit au monastère royal de Brou/Photo Claude VANRYSSEL

Jeudi 25 mars, 10 heures au monastère royal de Brou. Vidéastes et ingés sons règlent les derniers détails de la captation devant le regard impassible de Philibert Le Beau gisant sur son tombeau. Dans le chœur, Mademoiselle K au chant et à la guitare en bois, juste accompagnée par une violoncelliste. Tiens donc. Pour la première fois, la rockeuse puncheuse, notre Chrissie Hynde à nous, débranche la prise. Bonne pioche, tant le gothique flamboyant ne supporte pas le gros son qu’il envoie tournoyer dans ses hauteurs vertigineuses.

Mademoiselle K au monastère de Brou
/Photo Marc DAZY
« Le temps joue toujours pour un album »

C’est ce concert intimiste, fragile et inédit que la Tannerie de Bourg-en-Bresse propose de regarder/écouter en streaming ce vendredi 2 avril à 20h00. Où Mademoiselle K dévoile son côté folk sur une quinzaine de titres. Des anciens et des nouveaux à paraître sur un prochain disque à la date improbable. Peu importe. « Je suis persuadée que le temps joue toujours pour un album » dit-elle en éloge de la lenteur. Le confinement a eu au moins le mérite de faire redécouvrir le bonheur nature à la Parisienne un rien speedée. Le Bugey où elle a séjourné au printemps dernier n’est sans doute pas étranger à cette mutation. Mademoiselle K parle de Béon et de la cascade de Cerveyrieu. Aussi, des infirmières sacrifiées et d’un gentil CRS qui ferait bouclier dans les manifs. Ou du magnolia du monastère. Entretien royal avec une artiste humaine et cash.  

Mademoiselle K au monastère de Brou
/Photo Marc DAZY
Première impression à froid, c’est le cas de dire… Qu’est-ce que ça fait de jouer devant le gisant du tombeau de Philibert Le Beau ?

Franchement, je ne pensais pas à ça. J’étais très concentrée sur la musique. J’adore les églises et le monastère de Brou est un lieu fabuleux. Mais c’est vrai qu’on ne s’attendait pas à un froid pareil ! J’étais très à l’intérieur pour jouer au mieux.

On connaît Mademoiselle K rock’n’roll. Pour cette captation live, vous expérimentez le duo guitare/voix/violoncelle. Vous avez pris des risques…

Oui, ça pardonne moins qu’en formation rock où tout passe par l’énergie. Je ne l’ai jamais fait, même si j’ai appris la guitare classique dans l’orchestre du lycée et que j’adore la musique de chambre. J’ai déjà joué avec un quatuor à cordes. Mais seule avec un violoncelle, c’est la première fois.

Qui est la violoncelliste ?

Julia Pertuy de Nancy. On s’est rencontrées parce que je fais un peu de coaching sur les jeunes artistes. En décembre, on s’est dit « Tiens, si on jouait ensemble ? » Et on a adoré.

Le gentil CRS qui ferait bouclier dans les manifs

La tracklist du concert au monastère comprend quatorze titres. La moitié sont extraits du répertoire existant (Jalouse, Jouer dehors…) rôdés en formule rock et joliment revisités en acoustique. L’autre moitié se compose d’inédits du prochain album. Mention à Je rêve d’un CRS qui ferait bouclier dans les manifs. Chanson à la fois poétique et caustique qui dit tout de la fine plume de Mademoiselle K.  « C’est un morceau encore fragile. Je n’arrive pas à trouver les arrangements. J’aurais envie qu’on danse dessus ! »

Ce concert révèle votre côté folk. Pensez-vous continuer dans cette direction ?

Je ne sais pas, peut-être. J’aime l’électricité. Je sais bien que je vais ressortir mes trois amplis dans le salon pour me mettre du son plein la tête ! D’un autre côté, je me dis « Et si demain, on n’en avait plus ? » Pendant le premier confinement, je me suis retrouvée proche de la nature avec ma guitare. J’ai eu un autre rapport avec ma «Martin». J’ai la sensation qu’elle s’est ouverte.

Après, folk, rock, tout dépend. Garçon bleu par exemple, je l’ai créé à la guitare et le groupe vient dessus. Un morceau comme C’est gâché ne marche pas du tout en groupe. Chloroforme, c’est l’inverse. Sur le prochain album, peut-être que je ferais deux volets, un rock, un folk. Ou carrément deux albums !

Question à ne pas poser : il sortirait quand cet album ?
Mademoiselle K au monastère de Brou
/Photo Claude VANRYSSEL

Bonne question ! Vu le bouchon qui s’annonce à la reprise, on n’est pas à six mois près. Je reste persuadée que le temps joue toujours pour un album. C’est une discussion que j’ai souvent avec mon manager qui voudrait que je sorte un disque par an. Pour moi, le temps perdu est du temps gagné. Je peux passer trois ans sur un morceau. Je crois à la fermentation longue. Aux choses mûrement réfléchies.

Comment vivez-vous cette longue période confinement ?

J’ai envie de parler des infirmières. On aide mieux les intermittents ! Si c’était des hommes, est-ce que ça se serait passé différemment ? On vit une crise que l’on n’a jamais connue. Elle fait ressortir l’inhumanité de notre société : la suppression des lits d’hôpitaux, la manière dont on traite nos anciens, les jeunes qui sont aussi mal en point… Ce sont des questions que je me pose. Mais je ne sais pas comment le tourner.

Vous dites vous être retrouvée proche de la nature. Vous avez quitté Paris ?
Mademoiselle K au monastère de Brou Cascade de Cerveyrieu
La cascade de Cervzyrieu/Photo Bugey Sud Tourisme

Oui, et je ne le regrette pas une seule seconde. J’habite aujourd’hui en Normandie. Pendant le premier confinement, je me suis installée à Béon dans la maison de famille de ma compagne. On allait à la cascade de Cerveyrieu. J’aime randonner, marcher. L’Ain est une belle découverte.

Vous connaissiez avant ?

Non. Je n’y avais jamais joué. Je voudrais dire merci à la Tannerie de m’avoir si bien accueillie. C’est une salle à l’esprit rock, militante. On a vraiment besoin de ces lieux-là.

Finalement, il ne faisait pas si froid au monastère…

Dehors, non ! Je garde le souvenir du magnolia au soleil, quand on sortait se réchauffer dans le cloître On se sentait privilégiés de se trouver tout seuls dans cet endroit magique.

Mademoiselle K en streaming room au monastère royal de Brou, proposé par la Tannerie de Bourg. Vendredi 2 avril, 20h00. 8€.

Streaming : https://shotgun.live/events/292390/stream

Site : https://www.la-tannerie.com/agenda/mademoiselle-k-en-streaming-room/

FB : https://www.facebook.com/events/284551439752968

Dark Mazy

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