Niaramy (« mélange » en dioula), le plus afro-groove-electric-mandingue des groupes bressans, présente son nouvel album ce 12 août aux jeudis du kiosque de Bourg. Va falloir pousser les chaises pliantes…
Pour ceux qui n’ont pas fait dioula en option, Niaramy signifie mélange dans la langue mandingue de l’Afrique de l’Ouest.
Percussions, percussions
Mélange des gens d’abord. Niaramy réunit cinq musiciens de larges horizons. Au chant, aux percussions, au balafon et au n’goni (guitare traditionnelle malienne), Moussa Dembélé. Né au Burkina Fasso dans une famille de griots, où la musique se transmet depuis la nuit des temps. Son grand-père l’initie à la n’tama (petite percu placée sous le bras), son père au balafon dans les cabarets. Dès l’âge de dix ans, le jeune Moussa frappe des boîtes de lait concentré. C’est tapé : il quitte l’école pour devenir musicien. Arrivé en France en 99, virtuose et polyvalent, il court tournées mondiales et festivals, comme accompagnateur et/ou avec son premier groupe, Saramaya.
A la batterie et aux percussions, Félix Moronnoz, from Bourg-en-Bresse. Croisé dans moult projets rock et chanson du coin (Sarro, Cogna Pô, Rémi Salaün, Ode à Bashung…), le curieux lorgne aussi sur le jazz, le trad et les musiques métissées. En 2015, il percute sur Moussa Dembélé lors d’une rencontre à la Tannerie de Bourg. « Il jouait monstrueusement bien du balafon. Je me suis dit, « tiens, ça donnerait bien avec des percus ».
Touche-à-tout
Aux guitares, électrique ou acoustique, Etienne Cédileau. Burgien aussi. Blues-rock, jazz, funk, dub, afro… Ce gaucher touche-à-tout n’a de cesse de perfectionner son jeu subtil et le son de son instrument, quitte à le bricoler de ses petits doigts agiles.
Aux claviers – Fender Rhodes de préférence – Sylvain «Fox » Bouton. Bressan encore. Pianiste autodidacte, il tombe vite dans le chaudron latino (The Fox Latino Combo, c’est lui) et fait bouillir la marmite en enchaînant spectacles de rue, jeune public et animations diverses.
A la basse, Alain Pollonni. De Tarare pour changer. Une première gâchette du jazz, histoire d’étoffer un peu plus la solide rythmique de Niaramy.
Musiques à bouger
Mélange des genres ensuite. «Afro groove electric mandingue» répond Niaramy quand on lui demande de préciser son style. La base, c’est la musique traditionnelle mandingue, ces chants, rythmes et mélodies hors d’âge qui font partie de l’ADN de Moussa. « Je change souvent les paroles de mes compos. Pour nous, la musique est liée à un événement. Par exemple, quand une personne décède, on fait la fête. On appelle l’âme du défunt et on raconte son histoire ». Engagé, l’immigré burkinabé ? « Non, pas pour l’instant. Même si je parle des gens qui traversent la mer…»
Mais là encore, pas besoin de connaître le dioula pour comprendre la langue de Niaramy. C’est celle universelle du groove, du funk, du rock et de toutes les musiques « à bouger ». Sur une base traditionnelle (complète) mandingue, chacun apporte sa touche. Ici, un solo ailé d’Etienne. Là, une nappe de clavier santanesque de Fox, ou la basse chantante d’Alain. Et toujours les pulsations des percus et du balafon qui vous collent au mur. Décollage immédiat grâce aux mélodies d’altitude.
Anciennes racines, nouvel album
Niaramy présente Wamana Lada, traduisez Nos anciennes racines, deuxième album enregistré en deux temps (2020 et 2021) à Bourcia (39), au studio La Façonnerie de Fred Sonnery. Une partie trio (Moussa, Félix, Etienne) plus folk, et une autre, très électrique, à cinq. Treize titres mélangés, à valider toute affaire cessante ce 12 août, aux jeudis du kiosque de Bourg-en-Bresse, où l’on devrait pousser les chaises pliantes pour se lâcher un peu.
Niaramy. Album Wamana Lada. En concert ce jeudi 12 août, 20h00, au square Simone Veil de Bourg, dans le cadre des jeudis du kiosque. Entrée gratuite. Pass sanitaire obligatoire. https://niaramy.jimdofree.com/