En recréant le Juke-box à Marie Rouxel, disparue au printemps, les artistes d’un soir ont revisité ses chansons et lectures préférées. A travers leurs choix, ils ont esquissé le portrait de la « Marie des assos qui f’sait tout le boulot ». Quelques mots et photos d’une belle soirée. Marie reconnaîtra les siens.
Rien à voir avec l’original, comme l’a précisé Marc Dazy dans son speech d’ouverture. Ce samedi 6 novembre à la Tannerie de Bourg, le Juke-box à Marie n’était pas le Juke-box vivant. Pas de chansons aux enchères, pas de vote à main levé, pas d’interprètes masqués. Aucune de ces règles loufoques inventées par Marie Rouxel et l’Asso Chanson, qui firent le sel de cet événement mémorable trois décennies durant. Là, il s’agissait juste d’un p’tit clin d’œil adressé à une grande Dame sous forme de best ouf.
Tout ça parc’qu’au bois de Chaville…
Marie à la régulation du Juke-box vivant – autorité indispensable vu le bordel ambiant – avec sa baguette et sa cymbale comme juge de paix. C’est l’image qui restera d’elle, celle que la Tannerie avait choisi de projeter en fond de scène. Sous la tutelle bienveillante de leur chère disparue, ses proches et complices, artistes ou pas, ont ainsi revisité à leur manière ses morceaux préférés.
Le public lui aussi complice (150 entrées, jolie petite salle) a applaudi une vingtaine d’interventions en solo, duos ou groupes de circonstance. Les uns avaient ressorti les guitares du placard. D’autres avaient choisi la lecture ou une simple anecdote. Ceux qui ne pouvaient être présents, les Canad’siens notamment, lui ont adressé des cartes postales sonores ou vidéos. On a aussi pu réécouter la jolie voix de Marie Rouxel dans l’éphéméride désopilant de Radio B. ou dans l’enregistrement collector de Tout ça parc’qu’au Bois de Chaville.
Le diaporama d’une vie
Julos Beaucarne, Gilles Vigneault, Pierre Lapointe, Bob Dylan, Jean-François Beauchemin, Léonard Cohen, Richard Desjardins, Danielle Messia, Pauline Julienne, Robert Charlebois, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine et Noir Désir… Le désir aux couleurs du poème, une chanson d’amour en espagnol, l’Acadie, les filles du bord de mer, l’âme à la tendresse ou le paradis des musiciens… Saisissant diaporama d’une vie.
Les artistes du soir ont mis beaucoup d’eux-mêmes dans ce Juke-box. En choisissant des morceaux qui lui ressemblent et qui nous rassemblent, ils ont esquissé le portrait de la « Marie des assos qui faisait tout le boulot », comme la salle l’a repris en chœur.
Belle soirée au final, avec sa juste dose de moments forts, d’humour, de plantages et de n’importe quoi. Tout compte fait, le Juke-box à Marie n’était pas si loin de son Juke-box vivant.
Bravo pour le clin d’œil à Marie