Glossy Clouds au firmament des studios londoniens

Signés par un label anglo-américain, les Bressans de Glossy Clouds viennent d’enregistrer leur prochain album à Londres, dans le studio mythique des White Stripes, Madness et autres Kills ! Look, musique, fighting spirit et Plastic Mustache, le pourquoi du comment d’un tour de magie.

Ça claque, non ? Mais c’est qui, c’est quoi cet OVNI (objet visuel non identifiable) ? Un vieux clip des B’52 customisé par Philippe Katerine ? Un délire pirate de La Femme ? Tout faux les gens. Glossy Clouds ils s’appellent, sont purs Bressans, et leur Plastic Mustache chatouille méchamment les narines de producteurs anglo-américains flairant les talents émergents.

Nuages brillants

Glossy Clouds ? Traduisez « nuages brillants ». Référence au glam rock des 70’s, à la fois métal et éthéré ? Heu… Ils n’y avaient pas trop songé, mais oui, pourquoi pas. « En fait, ça vient de ma grand-mère, répond plus prosaïquement Jérôme le leader. Elle me disait toujours que j’avais la tête dans les nuages. On a pensé au ciel bleu avec un peu de nuages éclairés par le soleil ».

/Illustration Hugo MERLE

Jérôme, au chant, à la guitare et aux compos, possède un certain bagage musical pour avoir tâté du grunge et du métal dans différents groupes de jeunesse. En septembre 2016, Hugo le rejoint pour former un duo guitare/batterie, ascendance White Stripes, Black Keys. Il se consacrait au visuel quand son pote lui intime « apprend la batterie et joue !» « Fût » dit, fût fait. En quelques mois, Hugo devient un batteur redoutable et… toujours debout. « Je ne sais pas jouer assis !» Oui, comme Mo Tucker. On a connu pire comme filiation.

Y’a un truc, là

Glossy Clouds
/Photo Hugo MERLE

Un an et demi plus tard, Cécilia, la compagne de Jérôme, vient poser sa voix « par pur plaisir ». Puis c’est l’amie d’Hugo, Maëva (avec un tréma, elle y tient), qui ajoute ses synthés et des chœurs bientôt renforcés par Audrey, elle aussi séduite par l’aventure. Tous biberonnés au classic rock (Pink Floyd, Led Zep’, Queen, Bowie…) des discothèques de familles mélomanes. Tous originaires de Viriat ou pas loin. La petite trentaine en moyenne, des boulots par-ci par-là et l’envie folle de percer « là-dedans ». D’où l’esprit de clan et la cohésion de l’entreprise.

Car c’en est une. Glossy Clouds n’a pas la moindre idée du chemin à emprunter. Mais ces cinq-là ont la grinta, ce fighting spirit qui manquent tant aux débutants. Surtout, ils sentent qu’ils tiennent un truc.

Le Glossy Clouds style

Comment dire ? Le look déjà, domaine privilégié d’Hugo qui leur crée une véritable identité. Sexy, glamour, couleurs acidulées et perruques peroxydées, jupettes wahou pour les filles, chemisettes hawaïennes pour les garçons, lunettes noires pour tout le monde et accessoires obligatoires, dont l’inévitable décapotable histoire de frimer cheveux aux vents. On pense très fort aux B’52 précités et bien sûr à Roxy Music, ces maîtres de l’image.

Glossy Clouds
/Photo Hugo MERLE

Mais réduire Glossy Clouds à sa cosmétique, serait passer à travers. Car aussi futile fut-il, ce groupe possède un style musical affirmé. Ecoutez son premier six-titres. Absolument bluffant, séduisant dès la mise en oreille, et pas seulement pour Plastic Mustache. Les cinq autres sont du même calibre. Chez Glossy Clouds, il y a tout ce qu’on aime dans le rock : des gros riffs de grattes qui filent la patate, un groove qui colle au mur, des mélodies catchies et des chœurs cajoleurs qui vous embarquent par-delà les nuages. Les textes parlent « de l’espace, d’astronomie ou d’anciennes blessures » mais peu importe. Leur sonorité participe à la percussion. En Anglais forcément, la LV1 du rock sans l’accent de Viriat. Pour l’export, c’est mieux. Ainsi, leur dernier clip très franzferdinien…

Un nouveau label rien que pour eux

Pas un hasard si l’affaire revient aux oreilles affûtées. Ici débute le tour de magie. « On voulait tenter, que ça marche. On a prospecté tous les labels avec notre clip et notre six-titres. Et ça a marché !» Glossy Clouds tape dans l’œil du producteur anglais Tim Madgwik. Lequel se déplace spécialement en Bresse pour les voir. Dans la foulée, il les signe sur son nouveau label KWS Blank Canvas, en exclu et en accord avec sa direction américaine. « La patronne US a investi sur nous. Elle nous a dit : « Plastic Mustache m’a fait voir quelque chose en vous ». Comme le soleil à travers les nuages ?

Comme les White Stripes !

Le contrat conclu en mars prévoit trois albums en trois ans. Glossy Clouds vient d’enregistrer le prochain à paraître en mai 2022. Onze titres, deux ambiances. Une première face très dansante mise en vinyle à l’Hacienda à côté de Lyon, avec Tom Nodal à la console. Une face B plus dark, concoctée en septembre aux mythiques Toe Rag Studios de Londres par Liam Watson himself.

Glossy Clouds
/Photo Hugo MERLE

Juste pour situer, cet ingénieux du son a enfanté les albums des White Stripes (Seven Nation Army, c’est lui…), des derniers Madness ou du premier Kills, sans parler de Tame Impala ou des Temples ! Bref, un cador, un gourou. « Il a réécrit nos chansons, passé des bandes à l’envers, mis l’ampli à côté des chiottes… Avec lui, on a appris bien plus en une semaine qu’en trois ans ».

Et maintenant la scène

Le plus dur reste à venir. Glossy Clouds doit caler des dates. Rôder l’album à l’épreuve de la scène pour être prêts au moment de sa sortie. En septembre, ils l’ont présenté en showcase à Londres, devant un aréopage de professionnels de la profession. Reçus five on five.  » On s’en foutait, nous, on ne les connaissait pas. On s’est dit « on est à Londres, bordel ! » Et on a lâché les chevaux. » Même pas peur.

Glossy Clouds. EP six-titres et singles. KWS Blank Canvas Music. https://linktr.ee/GlossyClouds ; https://www.kwsbcmusic.com/

Et pour tout savoir de l’aventure londonienne de Glossy Clouds, voir le reportage de 13 minutes réalisé aux Toe Rag Studios de Londres par l’équipe de Franck Grassaud. Ce mercredi 10 novembre, 23h00 sur Fr3 Auvergne-Rhône-Alpes. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/

Dark Mazy

2 réflexions sur « Glossy Clouds au firmament des studios londoniens »

  1. Eh ben tout ça c’est bien dit et surtout bien écrit. Je pense tout pareille sur cette bande là. Mais tiens ! un titre chanté en Anglais en roulant les « r » façon viriati, ça aurait aussi de la gueule ! Bravo Marc !

    1. Merci Philippe ! Venant d’une plume de ta trempe, ça fait plaisir. Je trouve que nos deux papiers se complétaient bien. Le tien, plus près de la vie des artistes. Le mien, plus rock’n’roll. A recom’ à l’occase. Amitiés

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