Magenta à la Tannerie de Bourg ce jeudi 11 novembre. Les ex-Fauve reconvertis à l’électro ont lâché les chevaux. Côté coups de cœur, notez La Féline et Bertrand Belin pour une semaine à l’Opéra de Lyon. Et Elle, le slam musical funambule de Rimé et Laurent Darmont. Plus, le Crock’n’Roll, des concerts, l’alboum et autres nouvelles du rock’n’roll. Et c’est tout dans le Rockenvrac du vendredi.
Une fois de plus, c’est agaçant. Ainsi, les photographes du concert de Magenta à la Tannerie ce jeudi 11 novembre, devaient obligeamment faire valider leurs clichés avant publication, histoire de vérifier que les visages n’étaient pas visibles. Était-ce bien utile ? Le set s’est déroulé à contre-jour dans un déluge de lights, et bien malin qui pouvait distinguer le musicien du cousin de la voisine. Ni vus, ni connus, comme le résume ce mauvais esprit de Crock’n’Roll.
A travers son image floutée, Magenta cultive un anonymat étudié. « Pour se protéger et donner plus de force au collectif » expliquent les ex-Fauve. Bien, bien. Mais pour être reconnu, encore faut-il une identité musicale affirmée. Ce qui n’est pas vraiment le cas de cette reconversion dans l’électro existentielle à danser. « Visiblement », le public n’a pas encore fait le transfert, si l’on en croit l’assistance réduite (une centaine de personnes) au concert de Magenta à la Tannerie. Mais ça viendra, tant le bouche-à-oreille favorable devrait vite attirer les foules.
Clubbing
Magenta à la Tannerie, a lâché les chevaux. « Fiévreux et furieux » comme ils l’avaient annoncé dans l’entretien publié ce mardi (https://www.rockenblog.fr/2021/11/08/magenta-ce-que-lon-cherche-cest-la-fievre-et-la-fureur/). Bien mieux en tous cas, que ce que l’album Monochrome laisse entendre d’une électro pouèt-pouèt sans grand intérêt. Certes, le côté clubbing constitue la base du fond de commerce, avec ses grosses ficelles et ses recettes faciles. Mais franchement ça tourne tout seul. Les vidéos sont superbes et les musiciens ne font pas semblant. Donc, oui, plutôt séduits.
La baffe de Poltergeist
D’autant que la première partie fut une révélation. Avec sa guitare et ses machines, Poltergeist nous a mis un bonne baffe. Du haut de ses 19 ans, le minot chalonnais semble avoir digéré des dizaines d’années de musiques, rock, métal, indus, house, drum’n’bass, pop, trip-hop, tech… pour les remixer à sa sauce dans un set intense et bien pêchu, un peu long sur le tard, mais sans temps mort. Attention talent. Déjà Découverte Inouïe du dernier Printemps de Bourges. A suivre avec vigilance en 2022.
Bertrand Belin et la Féline à l’Opéra de Lyon
A compter du samedi 13 novembre et pour dix jours, l’Opéra de Lyon donne carte blanche à Bertrand Belin et à La Féline Agnès Gayraud. Deux fauves pop, venus disent-ils « En coucous peupler un lieu qui n’est pas le nôtre de musiques, de musiciennes et de musiciens que nous chérissons. Une cartographie vibrante de musiques qui se font, en ce moment, à la porte de l’Opéra ou beaucoup plus loin, connues ou pas, mais toujours chères à nos cœurs. »
S’y croiseront des artistes de traverse tels le crooner magnifique de l’Américana Howe Gelbe (Giant Sand) ; la poétesse Claire Vailler; Mademoiselle (trio inclassable formé par Rodolphe Burger, Sofiane Saïdi et Mehdi Abba); un Girl Power of Africa, des chants de femmes d’Italie du Nord, de la musique contemporaine, de l’indé d’ici, et bien sûr l’Orchestre national de l’Opéra de Lyon. Pour le dépaysement et l’enchantement, pas mieux.
Du 13 novembre au 21 novembre à l’Opéra de Lyon. Ce samedi 13 novembre, 20h00, pour l’ouverture de leur carte blanche, La Féline et Bertrand Belin se partagent le plateau de la grande salle. Programme complet sur https://www.opera-underground.com/programmation/?ou-categorie=carte-blanche
Elle, slam musical funambule
« Connaissez-vous l’histoire d’Elle ? Savez-vous quels sont ses rêves ?» Sur quelques notes de piano en fugue, le narrateur propose de faire un bout de chemin avec Elle, énigmatique jeune femme du temps présent et spectacle musical écrit à quatre mains. Aux textes, au slam et à la « chantonnette » comme il dit, le rappeur Rimé. Aux compositions, arrangements, claviers et boucles, le pianiste aux cent doigts Laurent Darmon. Deux Bressans, deux horizons artistiques radicalement différents.
Leur trait d’union, c’est Elle. Rêves, révoltes, réseaux sociaux, voyages, fêtes, solitude, inquiétudes… Elle, traverse un monde en mouvement permanent. La danseuse contemporaine Mélanie Manoutsis, l’accompagne ou le tord, s’y glisse ou s’y brise en dansant sur les variations du piano-voix.
Cette étrange comédie musicale a longtemps cherché son équilibre et son Elle idéale. Ce dimanche, le collectif d’artistes pluridisciplinaires A Corps de Plume, propose la nouvelle version de ce récit initiatique et poétique.
Elle. Slam musical funambule mis en lumière par Laetitia Bonnet. Dimanche 14 novembre, 15h30, 18h00, MCC de Bourg-en-Bresse. 15/8€. Réservations au 06.82.43.38.54. Billetterie : Ecochard Musique. https://www.facebook.com/events/2141908152619063/
Les concerts
JE Sunde à la Cave. De Jon Edward Sundé, la bio qui s’y connaît note que « ses compositions tiennent tout autant du folk que d’une soul blanche, influencées par Nina Simone et Leonard Cohen. A-t-il seulement conscience d’avoir de l’or dans la voix, et les mélodies de Paul Simon dans les doigts ? » Dit comme ça, ça fait envie. En première partie, voir Saint-Sadrill (The Very Big Toubifri Orchestra) dans sa quête de pop orchestrale. Samedi 13 novembre, 21h00, Cave à Musique de Mâcon. 5€. https://www.cavazik.org/
Les Fatals Picards à Ambérieu. Vingt ans pile que ces farceurs pour noces et banquets font tourner les serviettes de leur rock parodique. Pas léger, léger mais ça décape, fatalement. Les Fatals Picards + Les Yeux d’la Tête. Samedi 13 novembre. Espace 1500 d’Ambérieu-en-Bugey. 25€. https://www.ville-amberieuenbugey.fr/-Espace-1500-.html
La Tannerie tous azimuts. A part Magenta, la SMAC de Bourg-en-Bresse se multiplie cette fin de semaine. Ce vendredi 12, 20h00, au Café, les oreilles ouvertes ne manqueront pas d’aller faire un tour à Péniche, trio instru de post-rock-indie-noise et tout ça. Demain samedi, 19h00, Kick & Clash #2, grosse battle de rap entre MC’s. Exercice de style toujours spectaculaire et ambiance 8 miles garantie. Et c’est tout gratuit. https://www.la-tannerie.com/
Bref…
Paléo : rendez-vous le 23 novembre. Le Paléo Festival de Nyon dévoilera les têtes d’affiche de sa prochaine édition (du 19 au 24 juillet 2022) le mardi 23 novembre. En raison du calendrier, la traditionnelle vente d’abonnements 6 jours débutera le 24 novembre. La billetterie ouvrira le 1er décembre pour les billets journaliers. A vos marques… Les sésames s’arrachent en quelques heures, sinon minutes.
Trufferies d’Hiver. L’appel à candidatures au tremplin de la Tannerie pour les groupes de l’Ain qui débutent et qui ‘en veulent, est lancé. Tirage au sort le samedi 10 décembre dans le cadre de la soirée RAA Lovely. Les quatres groupes sélectionnés joueront le samedi 26 février sur la grande scène, encadrés par l’équipe son et lumière du lieu. Un prix du jury et un prix du public seront décernés à l’issue de la soirée. Conditions et inscriptions sur https://www.la-tannerie.com/agenda/les-trufferies-appel-a-candidature/.
L’alboum
Geese. Projector (Partisan Records/PIAS). Nouveaux oiseaux de la cour PIAS, ces cinq oies-là poussées à Brooklyn ne connaissent que le Capitole… de New-York et l’un de ses groupes mythiques : Television. Tout y est : Les chapelets de guitares aigrelettes, les boucles de clavier obsessionnelles, les rythmiques concassées, lancinantes, qui finissent par vous imprégner comme un crachin de petit matin sur la Grosse Pomme.
Mais Projector ne se réduit pas à un ersatz de Marquee Moon, le chef-d’œuvre de Television. Geese apporte ses angoisses de l’époque et une furieuse envie de les exorciser sur la piste de danse, ou ailleurs. Ecouter ce Low Era qui vous catapulte dans le chaos.
