The Stranglers : dernier pogo, dernière valse à Villeurbanne

Aux rythmes de leur dernier album et de leurs classiques, les Stranglers passent au Transbordeur de Villeurbanne ce jeudi 2 décembre. L’occasion ultime de voir ce groupe culte en live.

Golden Brown, petite merveille d’horlogerie musicale, qui résume si bien les Stranglers… et un malentendu de presque cinquante ans. Comment imaginer que des punks certifiés aient pu composer cette valse à trois ou quatre temps, tournée entre ciel et mer par un clavecin obsédant !? Même le texte, d’habitude franco de porc chez les keupons, ne dit pas si c’est du lard ou du cochon, si Golden Brown en réfère à la came, à une brune méditerranéenne à la peau dorée, ou au rien du tout dans lequel se complaisent ces nihilistes.

Sévèrement Burnel, mais pas que

Autant de fausses pistes comme les ont multipliées les Stranglers. Punks ? Oui, au regard de la violence de leurs concerts, bien plus dangereux que ceux de leurs contemporains du no future. Souviens-toi de Nice (to bit you ?) 1980, des émeutes récurrentes qui leur ont valu prison et interdictions de territoire.

Stranglers JJ Burnel
/Photo Colin HAWKINS

S’il fallait un punk de service, ce serait Jean-Jacques JJ (sévèrement) Burnel. Bassiste offensif et ceinture noire de karaté, toujours prêt à en découdre avec le monde entier. Mais même ce fils de restaurateurs français exilés à Londres, polytechnicien et fin lettré, n’a jamais été cet enragé bas du front que rapporte la légende. Surtout à bientôt 70 ans…

Men in black et éclectiques

Les autres, les historiques ? Hugh Cornwell compositeur/chanteur/guitariste féru de pop et de rock psychédélique ; Dave Greenfield compositeur/chanteur/clavier surdoué sous influence rock prog’ et électro ; et Jet Black, batteur de jazz ! Harmonies célestes et énergie brute, refrains à siffler dans les stades et longues dérives planantes, punk au carré, instrumentations foisonnantes et expérimentations very stranges … Les Stranglers mixent ces influences en un cocktail unique et hautement inflammable. Rajoutez le look « men in black », beaucoup d’errances et de turbulences, et vous obtenez le statut de groupe culte, sinon essentiel.

Le chant du cygne des Etrangleurs

Stranglers Dark Matters
/Photo DR

Alors, The Stranglers en 2021, pour quoi faire ? S’il n’en reste qu’un, c’est JJ Burnel. Hugh Cornwell s’est barré en 1990. Jet Black, touché par la limite d’âge, a raccroché les baguettes en douceur. Et le Covid a terrassé Dave Greenfield en mai 2020 ! 

Mais avant de lâcher son clavier, il a eu le temps d’enregistrer huit des onze plages du nouvel album publié cet automne. Qu’en dire ? Dark Matters n’est sans doute pas le meilleur de leurs dix-huit disques. Mais entre ses mélodies d’orfèvres, ses flamboyances et ses énervements, il contient le meilleur des Stranglers.

Dark Matters donc, mais aussi les classiques que sont devenus No More Heroes, Strange Little Girl, ou bien sûr Golden Brown. C’est ce best of qu’ils vont défendre en tournée européenne. Sept dates en France dont le Transbordeur de Villeurbanne ce jeudi 2 décembre.

Stranglers

Baz Warne à la guitare et Jim Macaulay à la batterie, deux néo-étrangleurs parfaitement intégrés, accompagnent désormais JJ le taulier. Remplacer Dave Greenfield sera plus compliqué… Ses complices lui dédient cette tournée chargée d’émotions fortes, d’autant qu’il s’agira sans doute de leur ultime sortie. Golden Brown, une dernière valse et puis adieu. Chapeau Messieurs.

Stranglers Burnel Barne
JJ Burnel et Baz Warne, toujours des tueurs ces Stranglers /Photo Hiroki NISHIOKA

The Stranglers + Nirod Yark. Jeudi 2 novembre, 20h00, Transbordeur de Villeurbanne. 32/35€. http://www.transbordeur.fr/; https://www.mediatone-lyon.net/

Dark Mazy

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