Claude Bloch & co : fin du bal à tombeau ouvert

Accompagné par un backing band de feu, « Old rock’n’roll man  » Claude Bloch pose ses tripes sur la table dans un show d’excellente tenue. Vu pour vous ce dimanche 30 janvier à la Tannerie de Bourg-en-Bresse.

Claude Bloch. Fin du bal.
/Photo Eric MALHERBE

Claude Bloch arrosera ses 75 ans le 19 février et ne cherche pas à faire moins. Aucun artifice pour masquer les stigmates d’un âge que le « old rock’n’roll man » porte fièrement.  Bonhomme, mélancolique et rigolard, gueulard et sensible, Claude Bloch est avant tout authentique. Un bloc(h) d’humanité à prendre ou à laisser. Lui, ne changera jamais, tant mieux.

Claude Bloch. Fin du bal.
/Photo Claude VAN RYSSEL

Et pourtant… Au crépuscule de soixante ans « on the road again », de bals en bars et de salles en festivals, le vieux warrior prend un risque fou : celui de l’écriture. Fin du bal, dernier album/dernier spectacle en date, est aussi le premier essai d’un auteur novice. Même chemisé/cravaté Milord, Claude Bloch se fout à poil pour retracer le fil de sa vie sans se défiler.

Tel qu’il est

Sa peine et sa rage face à cette Putain de clope qui réduit en cendres les êtres chers ; la détresse d’une femme battue ; la grandeur des bénévoles ; les cavales de bikers ; la galère du musicien ; le respect d’un père ; le bonheur d’un petit-fils ; le clash d’un politicard véreux ; les ravages de la rumeur ; l’hommage à ses pairs, Frédéric Dard, Jean-Pierre Mocky, Jacques Dutronc… Claude Bloch raconte tout ça tel qu’il est. Brut de décoffrage, sans filtre, souvent candide, parfois maladroit, sincère et touchant toujours.

Backing band de feu

Son tour de force est d’avoir posé ses tripes sur la table dans un show d’excellente tenue. La « faute » à un backing band de feu.

Soit de gauche à droite, Alexi Ponçot aux claviers, Malho Maret aux guitares, Lolo Coudurier à la batterie, Christophe « Juju » Jugnon à la basse, Ella Beccaria aux chœurs et au violon, Marie Clop aux chœurs. Plus, Laure Fischer, jeune saxophoniste strasbourgeoise venue (à vélo) du Conservatoire de Lyon, ou de la planète Vénus va savoir. Plus, quatre vénérables choristes, un peu perdues sur les deux derniers titres. Mais qu’importe.

Peu importe également si le son aléatoire mangeait les trois-quarts des paroles. Ce dimanche 30 janvier, les 120 spectateurs assis/masqués de la Tannerie retiendront le brio, l’osmose et l’énergie que dégage cette dream team « all styles », blues-rock, ballade mid-tempo, jazzy, country, reggae ou bien sûr rock’n’roll, le fond de jeu de M. Claude.

Claude Bloch. Fin du bal.
/Photo Eric MALHERBE

Jouer ensemble, encore

Le plus sidérant ? Non seulement le groupe interprète des musiques composées en studio par d’autres (Lionel Reboux, Patrick Letourneau, Toni et Rémi Palmieri, Patrick Cermal), mais il s’est formé sur le tas et sur le tard en fonction des circonstances covidaires. Certains comme Alexi Ponçot n’avaient qu’une répèt’ dans les doigts. Ils donnaient pourtant l’impression de jouer ensemble depuis dix ans.

Claude Bloch. Fin du bal.
Photo de famille en fin de bal/Photo Eric MALHERBE

Pour combien de temps encore ? « J’espère quelques concerts avant de rejoindre Johnny » lâche Claude Bloch au bout du bout d’une Fin du bal à tombeau ouvert. « Je voudrais mourir sur scène comme Molière » ajoute-t-il. Mollo Molière ! Des comme toi, y’en a pas deux, et on en a besoin.

Claude Bloch. Fin du bal. Album 18 titres. https://www.facebook.com/claude.bloch.7 Prochain concert, dimanche 6 mars, salle des fêtes de Sancé.

Dark Mazy

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