Nick Cave : des cathédrales pour accueillir ses fantômes

Nick Cave & The Bad Seeds de retour au Théâtre antique ces lundi 6 et mardi 7 juin. Ouverture majestueuse et hantée des concerts aux Nuits de Fourvière.  

Cette fois on y est. Après une année sans en 2020 et une édition bridée en 2021, les Nuits de Fourvière accueillent enfin leurs premiers concerts libérés. Et quels concerts ! Nick Cave en ouverture ces lundi, mardi au Théâtre antique, c’est un peu l’équivalent de Nadal à Roland-Garros. Un monument historique. Les chanceux qui ont eu la chance d’y assister parlent encore avec des trémolos « du concert de Nick Cave en 2013 », peut-être le meilleur, en tous cas le plus bouleversant de l’histoire des Nuits.

Chefs d’œuvres des ténèbres

Entre drogue, pulsions de mort et religion, Nick Cave n’a jamais cessé de combattre ses démons. Surtout depuis le décès tragique d’un fils de quinze ans en 2015, malédiction qui le poursuit avec la disparition de son aîné en mai dernier…

Nick Cave
/Photo DR

Dans quel état va-t-on le retrouver ? Dévasté sans doute, mais immense. Sur son champ de ruines, du fin fond des ténèbres, Nick Cave érige des cathédrales pour accueillir ses fantômes. L’élixir des origines distillé par ce prêcheur halluciné et ses mauvaises graines de Bad Seeds – ce mélange sulfureux de blues gothique, gospel, rock’n’roll et « murder ballads – a muté en une musique unique. A la fois ample et majestueuse, organique et synthétique, tout en fouillant au plus près de l’os et de l’âme. Pas loin dans l’esprit, des chefs d’œuvre crépusculaires de son maître Johnny Cash.

Barbu magnétique et architecte

Ici, l’architecte se nomme Warren Ellis. Ce musicien de génie a intégré les Bad Seeds il y a vingt-cinq ans pour en devenir un membre prépondérant. Immanquable en concert : c’est le barbu magnétique au violon, à l’orgue ou à la guitare. Dans l’ombre du studio, c’est lui qui soutient Nick Cave dans sa quête d’absolu. Ensemble, ils ont composé des musiques de film (La panthère des neiges récemment) et surtout cosigné les derniers albums « de deuil », Skeleton Tree (2016), le sublime Ghosteen (2019), et le tout aussi bouleversant Carnage (2021).

Cette matière constituera l’essentiel des deux concerts des Nuits. Ajoutons quelques vieilles dentelles, genre Into My Arms, Henry Lee ou, rêvons un peu, The Mercy Seat, et l’on comprend que la cathédrale de Fourvière sera habitée ces deux soirs.

Nick Cave & The Bad Seeds

Lundi 6 et mardi 7 juin, 21h30, au Théâtre antique de Fourvière. Complet. « Ce spectacle est momentanément indisponible, pour être prévenu lorsque des places seront à nouveau mises en vente, inscrivez-vous sur la liste d’attente » prévient le site des Nuits de Fourvière. https://www.nuitsdefourviere.com/ Deux autres dates en France seulement : le 1er juillet aux Eurockéennes de Belfort et le 26 août à Rock en Seine.   

Dark Mazy

2 réflexions sur « Nick Cave : des cathédrales pour accueillir ses fantômes »

    1. Tous les avis du lundi concordent : monumental, grande classe, somptueux, géant… Nous c’est pour ce soir. Chic.

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