Printemps de Pérouges : le banco de Marie Rigaud

Ce mardi 28 juin, Deep Purple ouvre le 25ème Printemps de Pérouges au Polo Club de Saint-Vulbas. Une édition monumentale dans un contexte incertain. Telle une joueuse de poker, la directrice remet le tapis à chaque donne, en assumant son amour du risque.

Les concerts qui cocoonent et ceux qui flambent. Les deux visages du Printemps de Pérouges, son ADN depuis 25 ans. Après l’été indien au château de Chazey en septembre dernier, place à la grosse cavalerie du Polo Club de Saint-Vulbas.

L’affiche a de quoi laisser pantois. Deep Purple et Ange ouvrent le bal des légendes et des seniors ce mardi 28 juin, suivi de Sting le 29 et Kiss le 30. Viennent ensuite les artistes « qui remplissent », ces assurances tous risques de la chanson que sont Grand Corps Malade/Vianney (1er juillet) et Francis Cabrel (2 juillet). Les valeurs montantes de la pop/r’n’b Tayc et Eva clôturent l’édition 2022 le 3 juillet.

« Wait & see » général

Sur le papier, l’empilage des noms et le savant dosage de la pyramide des âges devraient garantir le succès annoncé. En vrai, le public se fait tirer l’oreille, comme dans tous les festivals. Sursollicité par le double embouteillage de juillet et les reports de reports liés à deux ans d’annulations sanitaires, rincé par la crise du pouvoir d’achat, démotivé par le confinement… Le « wait & see » (attendre et voir) ne fait pas les affaires des organisateurs.trices en général, et de celles du Printemps de Pérouges en particulier. Seul Sting affiche complet. Mais il l’était déjà dès l’annonce de la date en 2019, une éternité en temps covidaire ! La fréquentation des autres concerts reste suspendue à des réservations de plus en plus tardives.

Le risque, c’est ça

Or, le Printemps de Pérouges coûte cher. A l’organisation qui doit garnir 90% des 13 000 places du Polo Club pour rentrer dans ses 4 millions de budget. Et au public qui doit vendre sa chemise pour visiter les dinos de Deep Purple, ou assister au dernier feu d’« artiKiss ».

Printemps de Pérouges. Rigaud Girls
Les Rigaud Girls maquillées façon Kiss. Dont Marie, celle qui tire la langue/Photo Aline PERRIER

« Amour du risque » assume Marie Rigaud, lorsqu’on l’interroge sur les aléas de son festival. Telle une joueuse de poker, la directrice dit « remettre le tapis à chaque fois ». Entretien.

Comment se présente cette 25ème édition ?

Elle se gère très bien dans la continuité de ce que l’on sait faire. On a une super équipe en place. On est bien prêt. Mais on a eu le temps !

Sting, c’est la locomotive du Printemps de Pérouges ?
sting Printemps de Pérouges
/Photo Martin KIERSZENBAUM

C’est en tous cas une date très prisée, même après un double report. Le concert était déjà « sold out » il y a deux ans. Beaucoup de spectateurs ont gardé leur place en nous faisant confiance. Ça nous a mis du baume au cœur. On a remis en ligne les mille derniers billets le 7 juin. On arrête la vente ce week-end puisque la jauge de 13 000 places sera atteinte.

Printemps de Pérouges. Kiss
/Photo DR

Kiss.  » Un événement mondial, répond Marie Rigaud. la tournée d’adieux, une performance logistique, technique et pyrotechnique. Seize semi-remorques, une centaine de personnes sur la route, un feu d’artifice, des statues géantes, une tyrolienne… Un show international fun et grimé ».

A part Sting, quel est l’état des réservations ?

Ça marche pas mal mais en toute dernière minute. On est sur une bonne vitesse de croisière avec un gros boulot de com’. Les gens mettent plus de temps pour se décider. Il y a du public pour un certain type de spectacles, mais ça se resserre.

C’est plus dur qu’avant d’organiser un festival comme le Printemps de Pérouges ?

Non, pas plus. Le trop-plein d’événements, les programmations uniformes, les difficultés à remplir, on y est confronté depuis des années. On perd du public en route, mais on n’est pas les seuls. Je trouve même qu’on s’en sort pas mal par rapport à d’autres. Mais il n’est pas dit que tous les festivals de France s’en sortent…

/Photo G.Perret
Comment faire ?

Il faut s’armer de patience pour aller au bout. Ne pas se tromper dans la prog’, sinon tu te ramasses. Là, on est resté prudentes en ne chargeant pas trop la programmation.

Sans filet, comme toujours ?

Tout à fait. Ça fait 25 ans qu’on remet le tapis à chaque fois. C’est difficile mais on anticipe. C’est l’amour du risque !

Printemps de Pérouges. Du 28 juin au 3 juillet au Polo club de Saint-Vulbas. https://www.festival-perouges.org/

Dark Mazy

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