The fantastic Rolling Stones en concert événement ce mardi 19 juillet au Groupama Stadium ! Ou comment gérer soixante ans de carrière à prix d’or, en recyclant pendant un demi-siècle les splendeurs des dix premières années.
« Ladies & Gentlemen, the fantastic Rolling Stones !» Et bam ! Le riff de Street Fighting Man fait lever le poing à 50 000 fans en état second.
C’est comme ça que ça devrait se passer ce mardi soir au Groupama Stadium de Lyon. Aussi incroyable soit-il, il resterait une poignée de places disponibles à la vente, derniers sésames pour assister à ce concert du « Sixty Tour » comme soixante ans de carrière. Quatorze dates en Europe (moins une annulation et un report pour cause de Jagger covidé), dont deux en France : le 19 juillet au Groupama Stadium donc, et le 23 à l’hippodrome de Longchamp. Tout un symbole pour ces vieux chevaux de retour.
Greatest rock’n’roll band…
Assister à ce qui sera sans doute leur dernier tour de piste a-t-il encore un sens ? D’un point de vue musical, mémoriel et émotionnel (rescue), ça ne fait pas un pli. Lorsque « the greatest rock’n’roll band in the world » passe à sa porte, ça ne se refuse pas. Jagger, Richards et Wood ont beau ressembler de plus en plus à la momie de Rascar Capac, les trois survivants et les jeunots qui les accompagnent font parler la poudre et la foudre. Street Fighting Man, Midnight Rambler, Paint it Black, Gimme Shelter, Jumpin’ Jack Flash… Sympathy for the Devil surtout, le plus grand hymne rock de tous les temps, please to meet you…
Combien de temps passé, de sillons creusés et de doigts usés sur ces classiques classieux, ces mètres étalon du groove voyou et de l’élégance sexy ? Si la musique des Stones nous parle autant, c’est aussi (surtout) parce qu’on voulait leur ressembler. Enfin… Un peu moins maintenant.
Ou great rock’n’roll swindle ?
Il n’aura en effet échappé à personne que ces vieilles canailles n’ont rien commis de tremblant depuis Exile on main Street, leur diamant noir sorti en… 1972! Même en ajoutant une brochette de tubes (Angie, Star Star, Miss You, Start Me Up…) publiés ultérieurement, la réalité est édifiante. En soixante ans de carrière, les Stones en ont passé cinquante à recycler les splendeurs de leurs vingt ans ! Certes, la matière emmagasinée pendant une décennie leur a permis de graver des lives pour l’éternité. Mais bon, quand même. Le « greatest rock’n’roll band » frise « the great rock’n’roll swindle ».
Plus, plus plus…
A se demander si la visite des Pierres qui Croulent s’impose aujourd’hui. Encore plus que les précédentes, cette énième reformation semble motivée par l’esprit de lucre de ces businessmen à la langue pendante. Entre 95€ pour voir un bout d’écran de la pelouse, et 330,50€ le carré d’or (on ne parle pas du marché noir…), plus 25€ le parking, plus le merchandising au prix d’une boutique de luxe, plus la buvette au tarif d’un trois étoiles, plus les transports, plus, plus, plus… Même pour un groupe mythique et un show sans doute grandiose, ça commence à faire cher la soirée nostalgie.
The Rolling Stones + Nothing But Thieves. Mardi 19 juillet. 21h00. Groupama, Stadium de Lyon/Decines. Tout savoir sur le concert sur https://www.olvallee.fr/evenement/rolling-stones/
J’te trouve un peu dur Marco… si ça nous fait du bien, à nous, les plus que quinquas, de déguster encore un peu de ces moments d’anthologie rock ? Si on s’en foutait, on fond, qu’on nous resserve toujours le même plat ? Parce que m…., quel plat ! Start me Up et Tatoo You pourraient bien être plus âgés que moi (ce qui n’est pas le cas, je ne sais pour lequel des deux c’est une bonne nouvelle) que je m’en ficherais comme de ma première layette..: et que dire du splendide Sympathy… dont on pourrait me rebattre les oreilles sans que je trouve à râler. Et si on peut profiter encore du privilège de les entendre interpréter par ceux-là même qui les ont écrits, ces morceaux, ben on s’en tape un peu de savoir que ça peut n’être que du business… c’est les Stones… c’est Jagger, c’est Richards, c’est Wood… un peu rabougris certes, mais quelle pêche… je signe immédiatement si l’on m’annonce qu’à 80 berges j’aurais cette patate… immédiatement !
Ça fait cher la soirée, c’est sûr, mais on est dans le mythe, dans le culte, et on a bien tous conscience qu’on a assisté à la der des der… tu sais quoi ? On y était, on a vibré, tout comme il y a quarante ans à Gerland. Y’a que ça qui compte.
Je comprends bien Anne. Moi aussi, je tiens Sympathy for the Devil pour le plus grand morceau de tous les temps, et j’espère qu’il tournera en boucle pour mon enterrement ! Lui, Gimme Shelter, Jumpin’Jack Flash, Can’t you hear me knocking et tant d’autres. Je dis juste que ces escrocs (car ils en sont, hein ?) roulent/croulent depuis cinquante ans sur le même fonds de commerce, en gros la décennie 62-72, et qu’ils le font payer au prix fort. Mais bon, quand on possède un tel catalogue, je suppose que la tentation est grande de le rentabiliser. Les Stones sont des recycleurs fabuleux : du blues, du rock’n’roll, de la country etc… et de leur propre œuvre qu’ils auto-parodient à l’infini. Mais ce ne sont ni des créateurs, ni des aventuriers capables de tout remettre en cause à chaque album. L’antithèse des Beatles qui les ont toujours précédés à mon humble avis.
Sur le fond nous nous rejoignons Marc. Je surkiffe Honky Tonk Woman et un peu moins les morceaux sur lesquels ils ont a mon sens foiré leur prise de risque : Undercover of thé night est à mon sens une arnaque totale !
On est bien d’accord ! Après, ou plus exactement avant, t’as quand même de l’anthologie !