Feu! Chatterton a superbement ouvert les 13èmes Musicales ce mardi 30 août au Parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes. Set dense et dance, entre grands frissons et gros coups de boost. Pour la dernière date de sa tournée d’été, le quintet parisien a jeté tous ses feux !
C’est malinche. Alors qu’il n’est pas tombé une goutte d’eau depuis six mois ou presque, voilà bien que deux averses douchent le public du Parc des Oiseaux, ce mardi 30 août pour l’ouverture des Musicales ! « La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent. C’est d’apprendre à danser sous la pluie » comme dit Emmanuel « Sénèque » Visentin, le directeur du lieu. La pluie a vite cessé. Les quelque 1500 spectateurs ont continué de danser.
Les responsables ? Feu! Chatterton. D’entrée de jeu, le feu! follet Arthur pose l’ambiance. Chaud devant. « Allez, venez ! Debout, approchez !» Les fans ne se le font pas dire deux fois et envahissent la fausse fosse. Entamé avec une demi-heure de retard (la météo ?), le concert va ainsi aller crescendo pendant une heure et demie.
Vrai groupe de scène et poètes ambigus
Celles et ceux qui n’ont pas vu Feu! Chatterton récemment ont pu apprécier la progression, le volume et l’énergie acquis par le quintet parisien en quelques années. Surtout depuis la puissance de feu! offerte en live par le dernier album, Palais d’Argile. Résultat : un set dense et dance, entre grands frissons et gros coups de boost, rock qui frappe, ballades sous la lune et techno fêtarde. Et puis ce lyrisme exacerbé, ces mélodies en boucle et les textes bien sûr. De la pure poésie, ambigüe, troublante, angoissante derrière la légèreté apparente. Chez Feu! Chatterton, la mort rôde dans la pinède. Les putains de lunettes spéciales aveuglent la ville qui se régale d’écran total. Le monde nouveau est loin de celui rêvé par des humains qui ne savent plus rien faire de leurs mains, à part rallumer le Bluetooth…
Chatterton et charabia. Problème récurrent : on ne comprend toujours rien, ou pas grand-chose, à ce que chante Arthur. Question de diction, de balance ? Pour les connaisseurs, ça passe. Mais les néophytes qui découvrent Feu! Chatterton en concert risquent de rester à la porte.
Derniers feux !
A moins que la fougue n’emporte la foule dans un grand envol romantique. « Voulez-vous faire l’amour ?» demande Arthur. « Oooh oui !» répond La Malinche et le public réunis. La Malinche, Ecran Total, Libre poussé dans le rouge par ses pulsations rock, Monde nouveau… pour citer quelques morceaux de bravoure. Mais c’est la vista et la cohérence de l’ensemble que l’on retiendra. « On a fait 101 dates sur cette tournée. Aujourd’hui c’est la dernière. Alors, on a envie de rester un peu ». A tire exceptionnel, Feu! Chatterton a ainsi gratifié le public du parc des Oiseaux de deux rappels, dont le bouleversant L’homme qui vient, et le torride/languide Sari d’Orcino pour finir. « Merci pour votre générosité !» conclut Arthur. Merci à vous, surtout.
13èmes Musicales. 30 août au 11 septembre, parc des oiseaux de Villars-les-Dombes. Chaque billet donne droit à une entrée gratuite au parc des oiseaux pendant toute la journée. Programmation complète, réservations, contacts http://musicales.parcdesoiseaux.com/
Ouais c’était vraiment un excellent concert ! Je connaissais les albums mais je n’avais encore pas expérimenté la façon dont ils transcendent les morceaux en live. Une musique à la fois intelligente et viscérale, languide et groovy, un croisement entre Higelin et Pink Floyd.
Merci pour ce commentaire avisé. Oui, pas faux. Higelin pour le côté exalté même si le grand Jacques n’a jamais beaucoup dansé sur scène. Les Floyd pour le romantique planant ? Dans cette famille, j’ajouterais Radiohead. Mais on pourrait aussi citer Gainsbourg, Bashung bien sûr. Ou Queen pour le lyrisme et les mélodies stratosphériques. Talking Heads pour le funk blanc. Bronsky Beat pour le clubbing des années 80, ou les Chemical Brothers pour l’électro languide et groovie comme tu le fais justement remarquer. Mais au croisement de toutes ces influences, il y a cette griffe si singulière.