Aux prises avec une panne d’électricité, les Têtes Raides ont poursuivi leur concert débranché dans l’obscurité du parc des oiseaux. Avant de remettre les watts au final et de rétablir le courant avec le public. Trop forts ! Chronique d’un concert d’exception dédié à Olivier Leroy.
On ne peut pas être génial tous les jours, même Têtes Raides. Mardi 6 septembre, 20h00, soleil couchant sur le Parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes. La mauvaise heure pour une lumière d’orage déjà faiblarde. Petit son aussi, maigre affluence (800 personnes à tout casser) et des Têtes pas vraiment dans leur assiette. Même Gino, qui d’habitude fait décoller le concert, n’arrache que des «va-t’en veille putain, à la mie de pain» sans grand enthousiasme. Bref. Le courant ne passe pas, dans tous les sens du terme…

L’événement qui va tout changer survient sur Le frisson, hommage poignant à Olivier Leroy, Lee Roy pour les Américains, Baudoin pour les Belges, notre punk au grand cœur décédé en juillet dernier. Soutien indéfectible des Têtes Raides de son vivant. Son fantôme farceur a-t-il décidé de provoquer un ultime chamboultout ce soir-là, histoire de mettre son grain de folie dans un concert mal embarqué ? Ce serait tout à fait dans sa nature.


Show must go on !
Toujours est-il que d’un coup d’un seul, le Parc des Oiseaux se retrouve dans le noir sidéral. Groupes électrogènes en rideau, plus de jus ! C’est dans ces moments-là que Têtes Raides révèlent leur talent, pour ça qu’on les aime tant. Show must go on ! Alors que 99,99% de leurs pairs auraient meublé cinq minutes avant de plier les gaules, eux, rebrassent leurs titres en direct et enchaînent un autre set. Au Café de la marine, Dam-Dam et Lalala, a capella, juste éclairés par les loupiottes des techniciens et les portables du public, ça prend tout de suite une autre dimension.

Et je coupe le son, et je remets le son. Après avoir joué à jour/nuit pendant un bon quart d’heure, la lumière revient avec St-Vincent. Tout un symbole pour cette chanson miraculeuse. Il est temps pour Ginette de faire virevolter son abat-jour, puis à L’iditenté de lever la foule au rappel. Conclusion : Têtes Raides assurent en toute occasion. Même chahuté, débranché, tronqué, concert d’exception.

Salut Olive !
Christian Olivier, la tête des Têtes, a rendu hommage à « M. Olivier Leroy » pendant le concert. Juste après, le directeur du parc des oiseaux Emmanuel Visentin avait convié les amis d’Olive à trinquer à sa mémoire. Délicate attention que le Belge aurait appréciée. On l’entend d’ici clamer à la sortie « on a été bien accueilli. On reviendra !»
13èmes Musicales. Jusqu’au 11 septembre, parc des oiseaux de Villars-les-Dombes. Chaque billet donne droit à une entrée gratuite au parc des oiseaux pendant toute la journée. Programmation complète, réservations, contacts http://musicales.parcdesoiseaux.com/