Mess & Mania, les deux faces des Glossy Clouds. Pimpant et aguicheur d’un côté, plus brut, plus dark de l’autre. Un premier album à écouter dans le bain, dans le train, dans la bagnole, sous le parasol, en dansant ou en rêvassant.
Trois vamps contemplent deux hommes objets à la devanture d’un magasin. Cliché léché, séduisant et intrigant : du lèche-vitrine « fashion » Glossy Clouds. Le quintet le plus chic et rock d’entre Bresse et Londres aime jouer avec les codes (barres) de la consommation et détourner les canons du genre. C’est ce que confirme la pochette du premier album tout frais tout neuf.
Hypermaniac et Cosmic Dancer
Mess & Mania il s’appelle. « Désordre et manie« , traduit Hugo le batteur. De fait. Hypermaniac ouvre les réjouissances dans le style typically Glossy Clouds. Un groove qui vous lève du fauteuil, une mélodie qui monte, qui monte, des claps et des chœurs de filles (les vamps de la pochette) qui font « hypermaniac, hypermaniac… », des grosses guitares qui riffent… Suivi par Nobody in the dust, single imparable. Nous voilà bien accrochés.
Les cinq premiers titres creusent ainsi le sillon d’une pop rock’n’disco pimpante et aguicheuse, « ascendanse » Franz Ferdinand, Arctic Monkeys. La bascule s’opère à la plage 6, à notre humble avis le sommet de l’album. Ce Space-Time Dilation qui flotte dans l’atmosphère et dialogue librement avec le Major Tom de Bowie, ou plus encore avec le Cosmic Dancer de T.Rex. Rien moins.
Glossy et cloudy
Lorsque Mess & Mania aura le bonheur de sortir en vinyle (c’est la crise aussi dans ce secteur), Space-Time Dilation clôturera la face A « française », enregistrée par Tom Nodal à l’Hacienda de Tarare. La face B est made in London, captée aux mythiques studios Toe Rag par Liam Watson, l’ingénieux du son des White Stripes (oui, oui Seven Nation Army, c’est lui), des Kills, de Madness et autres Tame Impala ! Cinq titres plus rock, plus bruts et plus dark, plus cloudy que glossy si l’on veut. On y sent comme une essence de Led Zep’ ou une réminiscence de Niagara. On y croise un Talking Heads funky funky, et toujours ce fantôme de T.Rex qui hante la glamosphère des Glossy Clouds. C’est d’ailleurs lui qui boucle l’affaire avec Retro Spacecraft, miroir évanescent de Space-Time Dilation.
Comme le suggère Mess & Mania, les deux faces expriment la dualité des Glossy Clouds. On se doutait que les paillettes du glamour paraient une certaine mélancolie, que ce groupe cosmétique d’apparence ne se limitait pas à quelques singles élégants mais portait un vrai propos musical. Ce premier album en apporte la preuve bordélique, maniaque et toujours un peu borderline.
On veut du live !
Malheureusement, nul n’est prophète en son pays. Autant les Anglais de KWS Blank Canvas ont fait le job au Royaume-Uni, autant la distribution n’a pas suivi en France. Mess & Mania n’est disponible que sur le site en ligne du label et dans quelques rares dépôts-ventes ! On aimerait aussi les voir défendre leur disque en live. Sauf que les concerts arrivent au compte-gouttes et que les salles ne se bousculent pas pour leur donner leur chance. On s’étonne ainsi de ne pas les retrouver dans la programmation de la Tannerie qui pourtant les accompagne ! En espérant que cet oubli fâcheux sera vite réparé…
Glossy Clouds. Mess & Mania (KWS Blank Canvas). À écouter dans le bain, dans le train, dans la bagnole, sous le parasol, en dansant ou en rêvassant : https://slinky.to/MessMania. Disponible à la Disquerie de Mâcon ou sur le site du label https://www.kwsbcmusic.com/. Suivre les Glossy Clouds sur Facebook https://www.facebook.com/glossyclouds/