Arno : « Je suis incognito, j’ai un mot d’excuse !»

Putain, putain… Arno ! En hommage au poète rauque disparu, Rockenblog republie l’entretien surréaliste qu’il nous avait accordé en 2016, à la veille d’un concert à la Tannerie de Bourg-en-Bresse. L’être humain et le chien, ce mélange de tout le bazar, la guerre, les réfugiés, les frontières qui se ferment… « Putain, putain, c’est vachement bien. Nous sommes quand même tous des Européens! » En ce jour de Présidentielle, Arno est plus que jamais indispensable.

Arno, chanteur surréaliste ?

Je suis tombé dedans enfant. Bruxelles est la ville de Magritte. Le pays entier est surréaliste. Quand on dort avec le chien, on attrape ses puces !

C’est quoi être surréaliste ? Une manière décalée de voir la vie sans y être ?

Je ne sais pas, c’est comme ça. Est-ce que tout ça existe ? On ne sait pas. La Belgique est écartée entre l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Hollande… On y parle six langues. Je suis confronté au mélange de tout le bazar. Le surréalisme me cache. Je suis “incognito”. J’ai un mot d’excuse. Je n’ai rien vu.

Arno 2010 Woodstower
Arno au festival Woodstower de Miribel en 2010/Photo Marc DAZY
Pourtant, la guerre…

Ça a toujours été comme ça. Mon père a connu une guerre mondiale, mon grand-père, deux. On oublie aussi ce que les Américains ont fait au Vietnam, ou que les catholiques ont tué beaucoup de gens. Ce sont les humains qui sont responsables. Sans eux, il n’y aurait pas eu Hitler, ni Donald Trump.

Les réfugiés, les frontières qui se ferment… Qu’est-ce que ça vous inspire à vous qui avez chanté « On est tous des Européens » ?
Arno 2016
A la Tannerie en 2016/Photo Marc DAZY

Il y a toujours eu des réfugiés. Quand les nazis sont arrivés, mon grand-père nous a emmenés d’Ostende à Douvres, pour qu’on se réfugie en Angleterre. La différence, c’est qu’aujourd’hui, les gens ne communiquent plus avec leurs proches mais avec le monde entier. Ils sont dans le lap top (NDR : ordinateur portable).

C’est ce que vous chantez ?

Peut-être. Je suis inspiré par l’être humain avec ses conneries et ses bonnes choses.

Par l’être humain… et votre chien ? (NDR : référence à « Chanson absurde » et son texte surréaliste).

Mon chien, il mange gratuit, il se fout de la poésie !

Propos recueillis par Marc DAZY

Dark Mazy

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